Week-end à la campagne - Épisode 1
by Chris Marie Green
Heidi a vraiment besoin de ce week-end en solitaire.
Tout ce dont elle a envie, c’est de se ressourcer dans la maison de campagne de son amie, au bord du lac.
Mais lorsqu’elle pénètre dans la maison…
Un mec canon aux cheveux dorés par le soleil est assis sur le canapé, un iPad dans les mains.
Tu es qui, et tu fais quoi dans ma maison de campagne ?
TA maison de campagne ?
Désolé, mais j’ai une clef, moi aussi.
Il lui fait un sourire adorable, secouant les clefs dans les airs.
Heidi plisse les yeux.
Très bien. Mais tu es QUI ?
Je m’appelle Carl. Je suis un copain d’Antonio.
Il m’a filé les clefs pour que je travaille sur quelques plans d’étage ce week-end.
Mais bon, c’est pas comme si j’arrivais à m’y mettre.
J’ai pêché et fait un peu de kayak avant de me faire renvoyer à l’intérieur par des nuages de pluie.
Il sourit à nouveau, mais Heidi se contente de le dévisager.
Ce serait pas à ton tour de me dire qui tu es ?
Je m’appelle Heidi, je suis une copine de Tara.
Et manifestement, elle n’a pas demandé à son frère si leur maison de campagne était libre avant de me la prêter.
Carl éclate de rire.
Son rire est tellement sexy que l’estomac de Heidi se met à faire des cabrioles.
Oups.
Dehors, une pluie diluvienne se met à tomber ; les épaules de Heidi s’affaissent.
Impossible de faire les trois heures de route qui la séparent de chez elle dans la tempête.
Elle soupire. À chaque seconde qui passe, Carl devient un peu plus craquant.
Comment est-ce qu’elle est supposée se ressourcer avec lui dans les parages ?
Lorsqu’elle le surprend en train de la détailler de la tête aux pieds…
Un frisson étourdissant la traverse.
Je… euh… Je vais juste me caler dans une chambre pour bosser un peu jusqu’à ce l’orage se calme.
Et puis je rentrerai chez moi.
Ne le prends pas mal, mais je préférerais ne pas passer la nuit ici avec un parfait inconnu.
Je comprends, mais je ne vais pas te forcer à partir…
C’est moi qui partirai quand l’orage sera passé.
Non, non, c’est injuste. Tu es arrivé le premier.
Non, vraiment, j’insiste.
Heidi sent sa réserve fondre.
Ce mec est si poli et gentil.
Bien sûr, on lui a brisé le cœur il y a quelques mois…
Mais peut-être qu’elle peut enfin le laisser sortir de la petite boîte dans laquelle elle l’a enfermé.
Carl sourit à nouveau puis reporte son attention sur son iPad.
Alors Heidi emporte ses bagages dans une chambre et envoie un message à Tara.
Hé. Il y a un mec qui s’appelle Carl dans ta maison.
Il dit que ton frère lui a donné une clef.
QUOI ? CARL EST LÀ ??
Si j’avais pas déjà un mec, je te dirais à quel point Carl est canon 🔥🔥🔥
Heidi repense aux cheveux épais de Carl, à ses yeux rieurs, à son sourire charmant…
Il va partir quand la pluie se sera calmée.
OK, super ! Ça veut dire que tu as un peu de temps pour traîner avec lui !
Nan.
Tu vas bosser comme une dingue à la place ?
Et gâcher les meilleures années de ta vie ?
🙄
Tu ne veux pas te donner une chance de t’amuser un peu ?
Impossible.
Je dois retourner à ma dissertation.
😒
Pendant 30 minutes de concentration intense, Heidi oublie la tentation nommée Carl qui se trouve de l’autre côté de sa porte.
Presque.
Mais elle entend soudain des bruits de casseroles.
Qu’est-ce que ce beau gosse de Carl fabrique ?
Hum. Elle ouvre la porte et découvre Carl en train de cuisiner.
À chaque mouvement, les muscles de son large dos roulent sous son t-shirt.
Heidi sent sa bouche s’assécher.
Carl jette un œil par-dessus son épaule et sourit.
Tu as déjà mangé du poisson frit ?
Non.
Super ! On va se préparer ça.
J’allais faire frire ma prise du jour.
Oh. J’ai du boulot, donc…
D’accord. Pigé.
Le boulot.
Garde quand même à l’esprit qu’il est difficile de faire quoi que ce soit l’estomac vide.
Carl sourit à nouveau, mais Heidi se détourne.
Secouant la tête, elle retourne dans la chambre.
Elle a toujours voulu goûter à du poisson frit…
30 minutes plus tard
De derrière sa porte parviennent à Heidi les sons d’un film d’horreur qui passe à la télé.
C’est trop injuste, elle adorait les films d’horreur quand elle avait encore le temps d’en regarder.
Elle pourrait juste jeter un coup d’œil pour voir quel film il regarde…
Carl lui fait un autre sourire lorsqu’il la voit entrer dans le salon.
Tu me dis si je me trompe…
Mais tu n’es pas venu ici pour bosser sur un plan d’étage ?
Ouais, mais pour l’instant, je me détends un peu.
Je commence à me demander si tu n’es pas un procrastinateur, Carl.
Si c’est comme ça que tu appelles quelqu’un qui se détend dans une maison au bord d’un lac, alors, oui… Je plaide coupable !
Heidi lance un regard d’envie à Carl et au film.
Puis s’apprête à repartir.
Heidi, je peux te faire une confession ?
Elle s’arrête net.
Tara m’a envoyé un message et m’a dit que tu travaillais trop ces derniers temps.
Elle m’a demandé de m’assurer que tu t’amuses un peu… J’ai fait de mon mieux.
Elle a fait QUOI ?
Carl hausse les épaules.
Si j’ai bien compris…
Depuis le début, tu essaies de m’appâter pour que je sorte de ma chambre ?
Coupable.
Le cœur de Heidi cogne contre les parois de sa petite boîte.
Carl la regarde droit dans les yeux pendant encore quelques secondes intenses.
Mais le souvenir de sa souffrance quelques mois plus tôt lui revient.
Elle se détourne à nouveau.
Lorsque Carl reprend, sa voix semble chargée de déception.
Ne t’inquiète pas au sujet du bruit.
Je vais arrêter le film pour te laisser travailler tranquille.
Et je m’en irai quand la pluie s’arrêtera.
Elle avait presque oublié la pluie.
Elle se retourne.
Puisqu’il s’en va de toute façon, pourquoi ne pas prendre une petite pause maintenant ?
Elle se remettra au travail quand il sera parti.
Heidi s’installe sur le canapé.
J’imagine qu’une pause ne me ferait pas de mal.
Du coin de l’œil, elle voit son grand sourire. Son pouls s’emballe.
Juste pour info, Tara va REGRETTER de t’avoir fait me déranger.
Oh, ne lui en veux pas.
J’assume l’entière responsabilité de mes actions.
Tara sait que je ne refuse jamais un défi.
C’est pour ça que j’ai juré de te faire sortir de ta chambre.
Alors comme ça, elle représente un défi pour lui ?
Heidi retient un sourire.
Et moi qui pensais que tu ne faisais que procrastiner...
Hé, ne dis pas de mal de la procrastination ! C’est ce qui me permet de bosser.
Pardon ?
J’ai besoin de m’éloigner un peu de mon travail pour rassembler mes idées.
Quand je m’y remets, je suis prêt à repartir.
Tu devrais essayer de faire plus de pauses, Heidi.
Ça pourrait te plaire.
Heidi se raidit alors que le bras de Carl l’effleure.
La boîte qui renferme son cœur est sur le point de s’écrouler.
Tu as peut-être raison…
Peut-être que cette maison de campagne n’était VRAIMENT pas l’endroit où me terrer avec mon travail.
Peut-être que j’ai vraiment besoin de me reposer et de me détendre.
Et peut-être même plus qu’on le croirait.
Pourquoi ?
Elle laisse échapper un souffle.
Tara me dit toujours que je n’ai pas de vie en dehors de la fac.
OK. Donc tu as besoin de souffler un peu parce que tu es super stressée.
Ça m’a l’air d’être une bonne raison de lever un peu le pied ici.
Ne te sens pas coupable.
Mais Heidi abaisse un peu plus ses défenses.
Il y a une autre raison, plus importante, pour laquelle je me suis perdue dans le travail.
Un ex m’a brisé le cœur, il y a quelques mois.
Depuis, je trouve toujours un million d’excuses pour éviter les gens.
Le regard de Carl s’adoucit ; il pose sa main sur la sienne.
Elle est chaude et transmet sa chaleur au corps tout entier de Heidi.
Dans ce cas, je suis vraiment heureux que tu aies décidé de ne pas m’éviter, Heidi.
Ça te dit, un poisson frit ?
Tandis qu’ils se goinfrent de poisson, de frites et de bière…
Heidi et Carl finissent de regarder le film d’horreur.
Ils allument ensuite un feu puis discutent pendant des heures.
Et ils ne parlent pas une seule fois de travail.
Quand la pluie s’arrête enfin, ils sont encore sur le canapé, leur pause s’étirant toujours plus.
Carl fixe Heidi si longtemps que ses joues s’embrasent.
Je crois qu’il est temps que je parte.
Puisque l’orage s’est calmé.
Il se lève, mais Heidi le retient par le bras.
Une lueur d’espoir brille dans les incroyables yeux bleus de Carl.
Cette lueur achève de libérer le cœur de Heidi de sa boîte.
Il cogne si fort que le son de ses battements semble emplir la pièce tout entière.
Carl, est-ce qu’on pourrait…
Faire durer cette pause encore plus longtemps ?
Carl se rassied.
Il se tient si près d’elle qu’elle peut sentir la chaleur qui irradie de sa peau.
Il prend doucement son visage entre ses mains et l’embrasse.
Un courant d’électricité traverse le corps de Heidi.
Illuminant chaque cellule en elle jusqu’à la faire frémir.
Lorsque le baiser prend fin, Carl lui remet une mèche de cheveux derrière l’oreille.
Je mourrais d’envie de te faire sortir de cette chambre, Heidi…
Et pas seulement parce que Tara m’a parlé de ta rupture.
Pas seulement parce qu’elle a dit que tu représentais un vrai défi.
À l’instant où je t’ai vue, j’ai su que je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour passer plus de temps avec toi…
J’étais prêt à tout pour y parvenir.
Heidi rougit.
Alors, oui. On peut faire durer cette pause.
On peut faire tout ce dont tu as envie.
Conquise, Heidi attire Carl à elle pour un autre baiser passionné.
Alors que la soirée avance, ils restent sur le canapé.
Sans jamais prendre de pause…
Se trouvant l’un l’autre au lieu de s’en aller.
App