Confinement - Épisode 1
by Steven Pipps
Je m’égratigne la main sur le bois au dessus de moi.
En même pas 2 heures, j’ai à peine progressé.
Au secours !
Je hurle, mais personne ne m’entend.
Je me suis déjà égosillée en hurlant.
Puis, c’est dur d’entendre quelqu’un qui s’est fait enterrer vivant.
J’essaie de rassembler mes idées.
J’inspecte ma prison avec mes mains.
À mes pieds, je sens un briquet.
Je l’attrape avec ma main droite.
Est-ce qu’il y a moyen de l’utiliser sans mettre le feu partout autour de moi ?
Je crie.
Si quelqu’un m’entend, pitié sortez-moi de là !
J’essaie de me souvenir où j’étais…
Avant que je ne me réveille dans cette boîte.
Comment je suis arrivée là.
Mais tout est noir.
Comment c’est possible ?
Je ne me souviens de rien.
Pitié, il y a quelqu’un !
Je cogne sur le bois au dessus de moi—
Des coups rapides car je ne peux pas prendre d’élan.
Ma main me fait mal, mais je continue.
Coup après coup, je tape jusqu’à ce qu’enfin…
Une toute petite fissure minuscule apparaît.
J’allume le briquet et regarde.
C’est une fissure de la taille d’un cheveux, mais je vais me débrouiller avec ça.
Je passe mes doigts dessus quand…
Une petite marque noire se forme, juste au dessus du briquet.
Non, non, non, pitié non.
Le feu démarre presque immédiatement.
Je souffle et essaie de l’éventer mais ça attise le feu.
Finalement, je tape dessus sans cesse avec ma main.
Le feu me brûle et s’éteint…
Me laissant dans l’obscurité froide.
L’odeur âcre me prend les narines.
J’ai mal à la tête.
Je sens bien que je vais manquer très rapidement d’oxygène.
Je relève un peu ma tête, mais elle retombe sur le bois…
Et je tombe dans les pommes.
Un peu plus tard, je me réveille à nouveau.
J’essaie de ne pas me laisser envahir par le désespoir.
Mais je sais que l’oxygène va bien finir par s’épuiser.
Je me concentre sur la fine fissure.
C’est ma seule échappatoire.
Avec l’autre bout du briquet, je me mets au travail.
À cogner et gratter jusqu’à ce que de la terre passe à travers
Elle tombe dans ma bouche—
Sèche et calcaire.
Je me tourne et tousse pour la recracher.
Et c’est là que je le remarque :
Un petit point noir.
Juste à droite de ma tête.
Je me rapproche et vois un petite objectif.
Un objectif de caméra.
C’est une blague ?
Je cherche frénétiquement d’autres caméras.
J’en distingue 4.
Qui êtes-vous ?!
Pourquoi vous faites ça ?
Faites-moi sortir de là !!
Je lutte pour retenir mes larmes—
Mais je ne suis pas faible, et je refuse de pleurer.
Avec cette nouvelle agression, je me mets au travail…
En tapant méthodiquement le bois fissuré.
Alors que la fissure s’agrandit, plus de terre me tombe dessus.
Je ferme les yeux et continue.
La terre est lourde sur mon visage.
Bientôt j’en serais entièrement recouverte et je devrais creuser pour sortir de là.
Je continue jusqu’à ce que j’entende un son étouffé…
Nettoyer Chambre 2.
Réinitialisation pour le prochain test.
Je m’arrête.
Un souvenir me revient d’un coup :
Je suis assise dans une pièce, attachée à une chaise.
Des électrodes sont attachées à ma tête.
Puis il y a un éclair de douleur.
Mais aussi vite qu’il est apparu, ce souvenir s’efface.
Mon poing percute deux fois plus le bois.
Fortement.
C’est à ce moment là que le bois se casse complètement.
La terre se déverse.
Je ne peux pas respirer.
En quelques secondes mon instinct s’éveille.
Je commence à griffer et me battre pour remonter.
Mes bras et mon dos sont égratignés par le bois.
Mais je creuse avec tout ce que j’ai.
Finalement, ma main passe à travers.
Mon cœur et mes poumons tambourinent dans ma poitrine.
Je vais de plus en plus vite jusqu’à ce que je vois la lumière du soleil.
Puis mes poumons se remplissent d’oxygène.
Je respire profondément, ma tête est à moitié recouverte de terre.
Je suis trop épuisée au début pour comprendre que je ne suis pas du tout dehors.
C’est là que je vois les murs blancs mornes…
Et je remarque que ma boîte en bois est posée dans un cube en verre rempli de terre…
Au milieu d’une salle d’opération.
J’appelle.
Hé ho ?
Quelqu’un doit forcément m’observer.
J’arrive facilement à grimper et sortir de là.
Je sors du cube et atterris sur le sol.
Ce n’est qu’à ce moment là que je réalise que je suis dans une combinaison moulante.
Sur la poitrine à droite y est brodé le numéro 762.
Il y a quelqu’un ?
Je marche jusqu’à un mur avec un grand miroir.
Mon visage me semble étranger.
Est-ce que je l’ai déjà vu avant ?
C’est évident, mais pourquoi je n’arrive pas à m’en souvenir ?
À quelques centimètres du miroir, je touche mon nez, mes joues, et mes yeux.
Ça ne peut pas être à moi ?
Et pourtant c’est forcément à moi.
Derrière le miroir, 2 généticiens sont assis.
Ils regardent Mélissa à travers le miroir sans tain.
Avec un bloc-note sur leurs genoux.
Ils prennent des notes à chacun de ses mouvements.
Ils hochent la tête en contemplant leur réussite.
Leur expérience d’amélioration générique s’est très bien passée.
Surtout à des étapes aussi précoces.
Mais Mélissa ne sait pas qu’ils sont là.
Tout ce qu’elle peut voir c’est elle-même dans le miroir.
Effrayée, perdue et tâchée de terre.
S’il vous plaît ! Il y a quelqu’un ?
Alors que je regarde autour de moi, en essayant de comprendre ce qu’il se passe…
J’entends une voix dans un haut-parleur.
Nous avons besoin d’une réinitialisation dans la chambre 17.
C’est l’heure du deuxième cycle.
Et on retire le briquet cette fois.
Le mur opposé au miroir s’ouvre.
Je n’avais pas vu qu’il y avait une porte ici.
Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, 2 aides-soignants me maîtrisent.
Ils me plantent une aiguille dans le bras, et je m'évanouis.
C’est la première à réussir.
Vingt balles qu’elle peut pas le refaire.
Je tiens le pari !
1 heure plus tard
Je m’égratigne la main sur le bois au dessus de moi.
Je hurles, mais personne ne m’entend.
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